Qu’est-ce qui avance à travers la forêt en n’émettant qu’un discret bourdonnement, qui est vert et qui transporte un Kärcher dans ses bagages ? Réponse : Joachim Leuschen sur son KETTWIESEL EVO STEPS. Encore un qui suit son propre chemin, un chemin où ne manquent pas les cailloux, mais pour la meilleure des causes : professeur d’histoire à la retraite, il nettoie et restaure, avec une douzaine d’acolytes, les bornes indicatrices de la forêt communale de Heidelberg. Bénévolement, cela va de soi. Par beau temps, cela peut facilement occuper une semaine de six jours à plein temps. Du stress ? Quel stress ? Pour Joachim Leuschen, ce travail sur les pierres est comme la méditation.
Sur la poitrine, il arbore les armoiries de la Ville de Heidelberg de 1889, et au dos de son T-shirt, on peut lire en grosses lettres et en un mot : « WALDWEGWEISERDIENST » (SERVICE DES BORNES FORESTIÈRES). Il a de l’affection pour ce mot : « À cause du triple W ». Est-ce l’allitération qui le met en joie ? Ou bien évoque-t-il une possible allusion au world wide web, que recèlerait ce vocable à la construction similaire ? Il nous livre ses explications, moins tirées par les cheveux mais tout aussi captivantes, sur l’origine et l’histoire de ces pierres.
UN TÉMOIGNAGE CULTUREL VIVANT
À la fin du dix-neuvième siècle, la forêt communale de Heidelberg était censée devenir un domaine forestier où habitants et touristes trouveraient détente et bon air curatif. Pour guider les promeneurs, la commission en charge de la forêt au sein de la municipalité opta pour un système harmonisé de bornes indicatrices constituées de pierre gravées. Chaque borne offre au randonneur de multiples options : Une simple flèche indique des chemins tels que le « Hutzelwaldweg » ; une flèche empennée indique quant à elle des destinations telles que « Wolfshöhle » ou « Neckargemünd ».
Pour ce « service » prodigué aux bornes, monsieur Leuschen emmène avec lui un matériel nombreux et varié : Peinture, dissolvant, apprêt, trousse de pinceaux, toutes sortes de brosses, sièges – sans oublier le petit Kärcher mentionné plus haut. Au début, il officiait avec son VTT mais, à maintenant soixante-dix ans, cela était devenu trop fatigant.
Après avoir lu dans le quotidien FAZ un reportage sur un trike assisté, sa religion était faite : ce KETTWIESEL deviendrait son véhicule de service. « À présent, sur l’ensemble du territoire de la ville de Heidelberg, je peux facilement gravir les pentes les plus raides avec tout mon attirail et arriver détendu au sommet pour accomplir une tâche qui exige tout bonnement qu’on soit détendu. » Une fois les pierres nettoyées, les lettres et les flèches sont méticuleusement retracées avec une peinture spéciale algicide– parfois en position debout, parfois assis, voire en étant presque couché.
Calme, la main apaise le cœur, et monsieur Leuschen vit sereinement l’ici et maintenant. Il n’empêche que les compliments des passants lui font « sacrément » plaisir.
La paix dans les doigts seul avec la pierre
« Plaisir » est le terme qui résume le mieux les propos de Joachim Leuschen quand il évoque son bénévolat forestier.
« Ces bornes indicatrices sont indissociables des autres merveilles que nous réserve le paysage local », s’enflamme-t-il à propos du grès bigarré âgé de 240 millions d’années, laissant percer son profond attachement pour la région de Heidelberg.
« Le soir, quand je rentre, je pense souvent à tout ce temps que ces pierres ont tenu et remplissent leur office. » Quant à nous, nous songeons à l’honneur que nous fait Joachim Leuschen en accomplissant son sacerdoce sur notre KETTWIESEL !